"Mon beau village" : Eauze, une histoire du début de notre ère en passant par Henri IV.

Eauze, chef-lieu du canton, compte plus de 4.000 Elusates… Gentilé qu'elle tire de sa romanité. En effet, Elusa est le nom de la ville antique qui, dès le milieu du IIIe siècle de notre ère, devient capitale de la province romaine de Novempopulanie. Aujourd'hui, les sous-sols d'Eauze regorgent de vestiges de cette époque : ils témoignent de la richesse du passé antique de la ville qui, À lui seul, peut valoir un vote en faveur d'Eauze pour son patrimoine !
Elusa Capitale Antique

En effet, certains de ces vestiges, exhumés par les fouilles archéologiques, sont montrés aux yeux des visiteurs via Elusa Capitale Antique, structure qui regroupe trois sites archéologiques gallo-romains situés À proximité les uns des autres : le musée du Trésor et la Domus de Cieutat avec son centre d'interprétation À Eauze, ainsi que la Villa de Séviac À Montréal-du-Gers. Le musée du Trésor, comme son nom l'indique, expose un exceptionnel trésor gallo-romain mis au jour en 1985 À proximité de l'ancienne gare ; il est constitué de 28.000 monnaies et d'une cinquantaine de bijoux et objets précieux qui sembleraient dater de la fin du IIIe siècle. Plusieurs années de fouilles ont aussi permis de mettre au jour une domus, c'est-À -dire une demeure gallo-romaine de type urbain : édifiée au cœur de l'un des quartiers aristocratiques de la cité antique, la Domus de Cieutat, avec ses 2.700 m2 de surface, ses pièces de réception, son petit espace thermal et son système perfectionné de chauffage et d'évacuation des eaux, a sans doute été la propriété de notables locaux.

Un centre d'interprétation
A l'entrée du site archéologique, dans le bâtiment de l'ancienne gare, un centre d'interprétation permet, grâce À des outils ludiques et interactifs, de mieux comprendre l'histoire d'Elusa et le lien entre les trois sites. Vers le IVe siècle, Eauze devint un des premiers évêchés et fut la première cité du Gers À avoir un évêque, Saint-Paterne, nommé par Saint-Saturnin. Un synode s'y tint en 551. Au sommet de la colline surplombant les ruines de l'antique cité, un monastère naquit vers 980. Il fut rattaché À Cluny au XIe siècle. Autour de ce prieuré dédié À saint Luperc, la ville médiévale s'est développée. L'autre passage obligé est donc la cathédrale Saint-Luperc bâtie de 1463 À 1591 par l'évêque Jean Marre de Condom. Ce nom de «cathédrale" recouvré en 1864 est avant tout honorifique mais l'église Saint-Luperc est tout de même un vaisseau gothique haut de 22 mètres, À nef unique et clocher octogonal (restaurée aux XVIIe-XVIIIe siècles, ayant beaucoup souffert des assauts protestants au XVIe siècle).

A voir
Le château d'eau impérial. C'est le premier château d'eau moderne en France. Il fut construit sur ordre de Napoléon III et porte le nom du secrétaire particulier de Napoléon III, Charles Mocquart.

L'arène Nimeño II. Elle fut inaugurée le 13 juillet 1980 avec les novilleros Richard Milian, Pepin Jimenez et El Yiyo. Cette arène possède un style andalou que souhaitait celui qui fut le créateur de la tauromachie À Eauze, Pierre Miquel.

La maison Jeanne-d'Albret. C'est une belle demeure de la fin du XVe siècle fermant l'ouest de la place d'Armagnac, ancienne place du marché. La façade présente une superbe structure de colombages sur trois niveaux. Son nom, elle le doit À la mère du roi Henri IV qui en fit l'acquisition. Au cours d'un voyage À Eauze, Henri, alors roi de Navarre, et sa reine Margot séjournèrent dans cette maison. Le 15 juin 1579, le monarque fut pris d'une fièvre dévorante qui dura dix-sept jours.

La chapelle Saint-Jacques. Restaurée, elle est le dernier vestige de l'hôpital situé hors des murs de la ville et qui accueillait les pèlerins malades et ceux qui arrivaient tardivement y trouvaient asile.

Le musée et son trésor. Il fut découvert le 18 octobre 1985 ; il contient 28.000 monnaies, bijoux et objets précieux.

L'orgue de l'église Saint-Luperc. L'église, dont l'édification débuta en 1467 et s'acheva en 1521, abrite un orgue "romantique" construit en 1843 par la maison Daublaine et Callinet de Paris.

Temple protestant. La ville d'Eauze est l'une des trois cités gersoises, avec Auch et Fleurance, À posséder un temple de l'Eglise réformée. Il a été inauguré le 17 juillet 1960.

3 questions À Michel Gabas, maire d'Eauze

Eauze a vraiment un riche passé et un patrimoine ?
Quelle évidence ! Bien évidemment comment ne pas parler de Elusa Capitale Antique qui a été remis sur d'excellents rails et qui sera inauguré au mois de septembre ; je tiens À souligner l'implication de la région, de l'Etat et du département pour faire de ces 3 sites de la Domus, du musée et de Séviac un pôle attractif touristique venant À s'ajouter À l'œnotourisme. Car le passé, et surtout l'avenir de la cité, c'est aussi une Maison de la vigne qui va enfin voir le jour À Eauze, cité viti-vinicole par excellence.

A propos d'avenir, comment se dessine-t-il ? En particulier pour ce qui concerne la lutte contre la désertification médicale, votre cheval de bataille ?
Sur le plan médical, d'une façon radieuse puisque le centre médical est en voie d'achèvement et sera fonctionnel À partir du 2 janvier 2020. Il abritera deux médecins, un ophtalmologiste et des permanences de cardiologue, de gastro-entérologue et d'un cancérologue.

Eauze, c'est aussi la richesse de la vie associative ?
Comment ne pas être fier de constater que la ville compte plus de 70 associations, ce qui doit placer la ville dans le peloton de tête si l'on fait le ratio habitants-associations. Cela implique la disponibilité et l'implication des Elusates.

Le dernier sujet qui vous tient À cœur ?

J'ai décidé de prendre en main la rénovation de l'habitat : il existe plus de 450 logements vacants. Une autre nouvelle concerne la future mise en place d'une navette intramuros qui sera bientôt expérimentée.

Article : Ladepeche.fr, G. Sempéré, le 28 août 2019.
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